You know, you really should join us at salon_virtuel !!!
It's very hard for me to imagine an English translation of Proust because his style is sooo French in terms of syntax and rhetorical forms.
Interesting bit about the title. I suppose that "Swann's Way" isn't too bad for "Du côté de chez Swann". The problem is that there's another book in the series called "Le côté de Guermantes" that title echoing the first book and the connection will be lost in translation with "Sawnn's Way".
My older sister gave me all the 7 books (in paperback edition) of "A La Recherche du Temps Perdu" when I was 13 for my birthday and it kind of changed my life. Just wait until you'll read "La Prisonnière" and "Albertine disparue", there are wonderful pieces about the narrator's memories of Albertine.
Just to give you a taste, here's the quote you posted from "Du Côté de chez Swann" in its original language:
Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé, les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel, sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir.
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Date: 2006-09-17 06:22 pm (UTC)It's very hard for me to imagine an English translation of Proust because his style is sooo French in terms of syntax and rhetorical forms.
Interesting bit about the title. I suppose that "Swann's Way" isn't too bad for "Du côté de chez Swann". The problem is that there's another book in the series called "Le côté de Guermantes" that title echoing the first book and the connection will be lost in translation with "Sawnn's Way".
My older sister gave me all the 7 books (in paperback edition) of "A La Recherche du Temps Perdu" when I was 13 for my birthday and it kind of changed my life. Just wait until you'll read "La Prisonnière" and "Albertine disparue", there are wonderful pieces about the narrator's memories of Albertine.
Just to give you a taste, here's the quote you posted from "Du Côté de chez Swann" in its original language:
Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce goût c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m'avait rien rappelé avant que je n'y eusse goûté; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d'autres plus récents ; peut-être parce que de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s'était désagrégé, les formes - et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel, sous son plissage sévère et dévot - s'étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d'expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir.
Damn you made me want to read it again!